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Plafonds exceptionnels!!!!
Résumé de mon vol du 5/09/10. D’autres pilotes du club ont pu profiter des fabuleuses conditions et j’espère qu’ils n’hésiteront pas à compléter cette rubrique avec leurs propres récits. En effet, chaque pilote du club ayant décollé de Peyragudes ce jour, a réalisé un vol différent…
Rendez vous 12h à Luchon avec JB pour un décollage au Cap de Pale. Nous montons aux Agudes avec Fabrice (Luchon vol libre) pour nous rendre à pied au décollage. Première bonne nouvelle, à peine avons nous commencé l’ascension que Bidouche nous monte en 4*4 malgré qu’il soit déjà très chargé.(un grand merci!!!) Arrivés au décollage nous avons vue sur le 700m de Loudenvielle où nous estimons plusieurs ailes à 2500m. JB très confiant et serein se met rapidement en l’air et n’a aucun mal à sortir. Entre temps Raymond et Serge sont arrivés en camion et attendent Michel Sabatier. Nous décollons avec Fabrice et sortons également sans trop de difficulté. Nous partons tous les trois vers le Mont Ségu puis le Nornère. Nous sommes ensemble vers 3400m lorsque nous voyons une aile à plus de 4000m. Nous avons la confirmation que la journée est exceptionelle. Je communique régulièrement avec JB en radio qui ouvre le vol et qui a bien plus d’expérience que moi. Je tiens vraiment à le remercier pour tous ses bons conseils lors de cette journée. Il est très agréable et intéressant de voler à plusieurs. Nous suivons toute la crête frontière en passant par le Perdiguère, le Maupas, le Sauvegarde puis le plateau du Campsaure. Je prends énormément de plaisir à piloter car les conditions sont très seines. Je réalise un plafond de 4250m et JB 4380m. Il s’agit de moments exceptionnels avec une vue grandiose sur les nombreux lacs et sommets que j’ai pu parcourir en randonnée seul ou avec des amis…Seul petit inconvénient, je n’ai pas pu faire de photos car la batterie de l’appareil m’a laché après cinq minutes de vol et je suis en short!! Il fait un peu froid mais je suis bien décidé à profiter des conditions. Nous observons un pilote qui fait l’aller-retour sur l’Aneto. JB semble motivé et je lui confirme que je suis prêt à le suivre s’il va en Espagne mais ma radio est de plus en plus faible et me lache rapidement. Nous restons en France et nous nous dirigeons vers Luchon. J’arrive bas au plateau du Campsaure et je n’arrive pas à me refaire laissant JB prolonger son vol vers Herran, l’Antenac et Garin. Je me vache péniblement à Luchon contré par la brise. Je vais ensuite à l’aérodrome raconter mon vol à Freddy et Alain toujours attentifs et disponibles. En résumé, j’ai fait peu de distance mais un superbe plafond dans un cadre unique. Des sensations magiques et de bonnes montées d’adrénaline, vraiment génial.
Vincent.
En route pour le pays basque !
Ce matin du 17 avril, nous nous préparons pour une virée avec un objectif vers l’Ouest en vue des prévisions météo annonçant un vent Sud Est et une belle instabilité.
Serge, Patrick, Jb, lolo et moi, montons à 10 h 30 sans se presser vers le déco de Superbagnères. Quelques vannes, des prévisions optimistes et un repas sandwich et nous nous mettons en vol.
Des biplaces sont au dessus du décollage et Patrick le premier part vers les paravalanches en versant Sud. Ceux-ci lui ont donné une belle impression la veille le laissant intégrer des gros varios.
Nous sommes tous en vol, je m’extrais rapidement du décollage pour aller vers le Céciré.
On se regroupe aux Barbules mais légèrement décalés, on s’éparpille, on s’attend.
Voler en groupe, c’est convivial surtout avec mes potes. Malgré tout, on a de l’amplitude et il faut qu’on accélère un peu si l’on veut passer le Pic du Midi, notre objectif du jour.
Lolo, a fait demi tour vers Super. Patrick et moi attaquons la traversée vers les six pics, JB est parti au Sud sur les Hount secs et Serge monte vers le nuage du Céciré.
Arrivé sur Peyragudes, les thermiques sont aussi généreux. On fait le plein et nous avançons vers le 700 de Val Louron. La transition se fera sans mal à 50 Km/h.
Premier joli plafond à Val Louron affichant à l’alti : 3500m et l’on continu vers l’axe Pic d’Arbizon. Le passage sur les granges de St Lary se fait sans difficulté ni point bas.
C’est atomique, facile et beau. On se regroupe à trois au plafond 3700m
Serge est un peu à la traine passant par le plat d’Adet, le détour qui l’oblige à remonter le fond de vallée pour récupérer le thermique Est de l’Arbizon.
Des questions commencent : ’’ On ne ferait pas un retour en quadrilatère comme j’avais fait ?’’ demande Patrick qui tourne en rond, puis quelques suggestions de part et d’autre.
Je n’en démords pas, J’ai déjà raté deux fois le passage du pic, c’est aujourd’hui faisable, j’impose ma motivation : Pour moi c’est le pic du Midi, on est poussé par le vent !
On ne regrettera pas ! Cette traversée en bordure de la vallée d’Aure est magnifique, verte, parsemée de barbules alors qu’à gauche, le parc du Néouvielle ne dévoile même pas ses lacs tous bien enneigés.
Le cap est sur la gare intermédiaire du pic du midi. Si ça ne marche pas, difficile de partir vers le col du Tourmalet par rapport à nos altitudes. Je suggère, suite à des passages précédent, il y quelques années, de taper à droite du pic du midi, oui à droite pour ne pas finir en soaring sur les pentes de
la Mongie sans en ressortir !
Nous passons la gare mais je suis le seul à trouver l’ascendance qui me sortira au plafond, hauteur du pic à 2800. Ce n’est pas tous les jours que ça passe bien au dessus parait il…
Les potes passent à droite et je pars à gauche vers Barège.
Il n’y a que peu d’appuis dynamique sur les crêtes du pic grâce au vent météo mais c’est pauvre en thermique.
Je poursuis vers l’Ouest perdant de vue Patrick et JB qui galèrent un peu à ressortir.
La longue arête surplombant la vallée de Barège est enfin une découverte. Elle est garnie de cumulus déjà bien organisés en une belle rue. Ca y est, la route est tracée !
Aucune peine à monter aux nuages maintenant et il faut filer vers l’ouest…
Je découvre Pierrefitte sous mes pieds, Hautacam à droite et la vallée d’Aucun au loin.
La brèche de Rolland est brumeuse sous la nébulosité qui s’installe. Je fais cap sur l’embouchure des vallées de Gavarnie et Barège, ce mamelon bien exposé est aussi survolé par un cumulus.
Les potes se font entendre à la radio et ils basculent vers la vallée, c’est cool !
Toujours sous cette rue, au quasi plafond, je passe de sommets en sommets m’offrant des altitudes confortables à chaque fois pour poursuivre vers l’Ouest.
La vallée d’Aucun commence à être sombre mais la haute montagne est encore un peu éclairée. Du Grand Cabaliros, je décide de monter vers le Sud pour rester dans les thermiques poussés par le vent météo à cette altitude.
Ma route va vers les faces Sud du grand Cabizos, puis un prolongement vers le petit Cabizos
C’est à l’ombre de ce coté mais à la hauteur du sommet ou je me trouve, je bascule vers l’inconnu. J’y découvre une station de ski, c’est Gourette.
Cette grande vallée descend à Laruns mais tout s’assombrit. Coté radio, les copains s’extraient de la vallée d’Aucun avec plus de difficulté que moi à les entendre.
Mon prochain plafond sous un gros cumulus bien noir sera atteint assez rapidement d’abord par des vautours qui m’ont montré l’ascendance .Le thermique est puissant et teigneux mais quel bonheur de savoir que la prochaine traversée sera si facile à 2800! Incroyable, à ma gauche, ‘’ le Pic du Midi d’Ossau’’, on ne pouvait pas espérer mieux aujourd’hui.
C’est maintenant le passage des Eaux bonnes puis Laruns. La vallée est assombries mais je dois pouvoir franchir la crête pour basculer ou ? A Accous. C’est fabuleux ! Partir de Luchon pour voler jusqu’à Accous, je n’en reviens pas.
Ce col est sous mes pieds maintenant, mais derrière, la longue vallée qui descend sur Bedous est longue et arborée. Je continue, je trouve un thermique bien décalé sur ma trajectoire. Accous est devant et mon vague souvenir du site m’amène à me rapprocher du sommet du Bergon.
Si je poursuis sur le classique du site, c’est à gauche, sur les falaises que je dois continuer mais au loin, il y a un fond de vallée en cul de sac.
Je tente une transition sur des crêtes au Nord dont le prolongement vers l’Ouest me semble être une belle route pour continuer.
Je retrouve une conversation radio un instant de Patrick, serge et JB qui ont tout de même atteint Laruns mais devrons s’arrêter là pour cause d’ombre et de pluie. Je si suis content qu’ils aient pu passer le col d’Aubisque mais je suis déçu de ne pas les avoir enroulant à mes cotés.
Les reliefs prennent une nouvelle allure maintenant. Les vallées sont plus douces, les sommets plus bas, plus arrondis, magnifiques !
Des hameaux de granges, quelques villages et en plaine vers le Nord, je pense avoir passé Pau qui se trouve loin en plaine.
Je passe une succession de petites arêtes enroulant à chaque fois avec les vautours très présents dans les environs. C’est presque un soleil couchant qui m’éblouit en descendant sur l’océan j’imagine. C’est amplifié par l’humidité qui est bien présente.
J’aperçois au loin mais dans l’obscurité d’un conjestus, le village de Larrau.
Sur ma droite, c’est Tardets qui m’ouvre les bras pour penser à un retour en stop faisable.
Je ne veux pas poser, je suis encore bien haut sur ces collines et j’enroule encore tout ce qui m’est offert jusqu’à faire un dernier plein avec les rapaces.
Allez, je poursuis vers le massif qui me parait être le dernier avant une longue plaine, mais les fumées au sol, sont face à moi et je sens la fin du vol arriver après six heures de découverte.
Ca y est je suis un peu scotché sous le vent du petit relief, qui va mettre un terme à cette superbe ballade aérienne.
Je vais me poser sur une colline en hauteur au dessus du lieu dit ‘’Cihigue’’, un nom à consonance Basque non ? La je crois qu’il va falloir dormir sur place. Il est environ 19 h 00, un orage gronde à 15 kilomètres et les potes sont bien loin !
Convalescent d’une douleur à la cheville, j’arrêterais un tracteur dont l’éleveur me confirmera que je suis en plein pays basque ici. Il me dépose sur la route nationale.
Nous faisons le point en échangeant notre joie avec JB, Serge et Patrick au téléphone. Organisation au top, je les rejoins en 1 h 00 d’autostop à Gan ou Augustine et venue encore une fois nous récupérer.
S’en suit le magret, parlons en du magret, le vin et notre grande joie à tous les quatre.
Sacré Serge, il a pris la route de Pau ce matin pour venir à Luchon, le voila à nouveau sur la même route pour y revenir mais quel plaisir cette route aujourd’hui !
On ne pouvait imaginer partir des hauts sommets de l’axe central des Pyrénées, franchir les deux pics du midi et découvrir la verdure du pays basque !
Les Pyrénées nous réservent encore de belles surprises !
A quand la mer ou l’Océan ?
Freddy
UN PEU D’HISTOIRE
Ce samedi 14 juillet 2007, alors que s’annonçait à Luchon un futur gris et bétonné, une seconde convention de site FFVL était dignement fêtée au MOURTIS par une journée qui fut belle, en dépit d’un pronostic météo défavorable émis par des grenouilles pessimistes ou pressées… de rester au lit.
Avec le soutien discret mais efficace du très sympathique directeur de la station de ski du MOURTIS, Thierry PROUTEAU, s’acheminaient ce matin là dans le bus de la station des parapentistes heureux dans la perspective de quelques moments à partager, simples et beaux, comme le Tuc de Pan sait les réserver à ceux qui savent se lever tôt pour plonger les fraiches berges de la Garonne.
S’offraient à la quinzaine de chanceux présents deux beaux vols en thermodynamique sur une dénivelée de près de 1200 mètres, après un décollage sur un des plus beaux belvédères des Pyrénées : le Tuc de Pan, balcon inondé de soleil face au Val d’Aran espagnol et au massif de la MALADETTA.
Le mûr, mais toujours jeune nouveau président de l’époque mettait ainsi un point d’orgue au travail entamé dix ans auparavant dans le canton par son prédécesseur, alors président d’un club fantôme. Avec le soutien de celui qui était le dynamique représentant local du vol à voile régional, Philippe COMTE, et avec quelques soutiens fidèles, les Ailes du Mourtis se montrait une partenaire fiable des collectivités locales en attirant à Saint-Béat plus de 1200 visiteurs sur le weekend du 15 août avec une exposition photo, des projections de films sur le thème des Pyrénées en planeur et une riche dotation de lots motivants (dont plusieurs baptêmes en parapente et en planeur, cadeaux !), machines de vol libre et de vol à voile trônant fièrement côte à côte dans la petite halle marchande pour le rêve de tous.
Un an plus tard, l’ONF et les communes de Saint-Béat et de Marignac signaient conjointement une première convention de site qui pérennisait le vol libre au cœur même d’un dispositif NATURA 2000 qui reconnaissait ainsi l’exception culturelle d’une activité jeune et performante mais aussi parfaitement intégrée au canton de Saint-Béat.
A l’automne suivant, exploitant la bonne dynamique qui semblait s’initier alors, alors que tout était déjà bloqué sur Luchon, avait suivi une inoubliable démonstration de vol treuillé sur l’aéroclub nous accueillait à cette occasion : des longues plumes jaillissant dans le chuintement des câbles, planeurs biplaces à l’intérieur desquels un à un les élus du canton de Saint-Béat ont découvert le vol sans moteur et aussi un Silent magnifiquement hors la loi dans sa configuration planeur lisse treuillé. Semez, semez… Il en restera toujours quelque chose… >Et je ne désespère pas de pouvoir déterrer un jour les os de notre enthousiasmant projet de véli-surface européenne saisonnière à vocation treuil et électrique à l’entrée de la vallée de Luchon. Mais c’est une autre histoire… et dont on reparlera, si vous le voulez bien !
C’est parfois un peu désespérant. Mais tout est oublié lorsque les résultats sont là, en dépit de quelques contrariétés, et que quatre conventions de site unissent aujourd’hui, comme des clés de voute, une arche solide d’une quarantaine de pratiquants passionnés autour d’une approche résolument randonneuse et conviviale du parapente : un vol libre qui sait être responsable, pratiqué en toute décontraction dans une moyenne montagne qui a préservé quelques uns de ses traits originels et sait susciter le respect de ceux qui l’abordent par les perspectives sauvages quelle révèle au détour de chaque crête.
Je sais : je suis chauvin… Mais nous avons maintenant des photos pour prouver ce que nous avançons !
Tout cela pour remercier chacun de ceux sans qui les Ailes du Mourtis n’en seraient pas là aujourd’hui, à commencer par Serge REDONNET, président fondateur de ce club qui fait son chemin. Mais aussi pour exprimer au non de tous des créateurs et gestionnaires de sites notre reconnaissance et notre affection, et aussi pour tous les mots d’encouragements et les petits ou gros soutiens que nous avons reçu au quotidien pendant toutes ces belles années… Années qui en appellent encore plein d’autres !
Bravo à tous et merci, sincèrement, de continuer à faire vivre et ce développer ce beau projet.
UN PEU D’HISTOIRE Ce samedi 14 juillet 2007, alors que s’annonçait à Luchon un futur gris et bétonné, une seconde convention de site FFVL était dignement fêtée au MOURTIS par une journée qui fut belle, en dépit d’un pronostic météo défavorable émis par des grenouilles pessimistes ou pressées… de rester au lit. Avec le soutien discret mais efficace du très sympathique directeur de la station de ski du MOURTIS, Thierry PROUTEAU, s’acheminaient ce matin là dans le bus de la station des parapentistes heureux dans la perspective de quelques moments à partager, simples et beaux, comme le Tuc de Pan sait les réserver à ceux qui savent se lever tôt pour plonger les fraiches berges de la Garonne. S’offraient à la quinzaine de chanceux présents deux beaux vols en thermodynamique sur une dénivelée de près de 1200 mètres, après un décollage sur un des plus beaux belvédères des Pyrénées : le Tuc de Pan, balcon inondé de soleil face au Val d’Aran espagnol et au massif de la MALADETTA. Le mûr, mais toujours jeune nouveau président de l’époque mettait ainsi un point d’orgue au travail entamé dix ans auparavant dans le canton par son prédécesseur, alors président d’un club fantôme. Avec le soutien de celui qui était le dynamique représentant local du vol à voile régional, Philippe COMTE, et avec quelques soutiens fidèles, les Ailes du Mourtis se montrait une partenaire fiable des collectivités locales en attirant à Saint-Béat plus de 1200 visiteurs sur le weekend du 15 août avec une exposition photo, des projections de films sur le thème des Pyrénées en planeur et une riche dotation de lots motivants (dont plusieurs baptêmes en parapente et en planeur, cadeaux !), machines de vol libre et de vol à voile trônant fièrement côte à côte dans la petite halle marchande pour le rêve de tous. Un an plus tard, l’ONF et les communes de Saint-Béat et de Marignac signaient conjointement une première convention de site qui pérennisait le vol libre au cœur même d’un dispositif NATURA 2000 qui reconnaissait ainsi l’exception culturelle d’une activité jeune et performante mais aussi parfaitement intégrée au canton de Saint-Béat. A l’automne suivant, exploitant la bonne dynamique qui semblait s’initier alors, alors que tout était déjà bloqué sur Luchon, avait suivi une inoubliable démonstration de vol treuillé sur l’aéroclub nous accueillait à cette occasion : des longues plumes jaillissant dans le chuintement des câbles, planeurs biplaces à l’intérieur desquels un à un les élus du canton de Saint-Béat ont découvert le vol sans moteur et aussi un Silent magnifiquement hors la loi dans sa configuration planeur lisse treuillé. Semez, semez… Il en restera toujours quelque chose… >Et je ne désespère pas de pouvoir déterrer un jour les os de notre enthousiasmant projet de véli-surface européenne saisonnière à vocation treuil et électrique à l’entrée de la vallée de Luchon. Mais c’est une autre histoire… et dont on reparlera, si vous le voulez bien ! C’est parfois un peu désespérant. Mais tout est oublié lorsque les résultats sont là, en dépit de quelques contrariétés, et que quatre conventions de site unissent aujourd’hui, comme des clés de voute, une arche solide d’une quarantaine de pratiquants passionnés autour d’une approche résolument randonneuse et conviviale du parapente : un vol libre qui sait être responsable, pratiqué en toute décontraction dans une moyenne montagne qui a préservé quelques uns de ses traits originels et sait susciter le respect de ceux qui l’abordent par les perspectives sauvages quelle révèle au détour de chaque crête. Je sais : je suis chauvin… Mais nous avons maintenant des photos pour prouver ce que nous avançons ! Tout cela pour remercier chacun de ceux sans qui les Ailes du Mourtis n’en seraient pas là aujourd’hui, à commencer par Serge REDONNET, président fondateur de ce club qui fait son chemin. Mais aussi pour exprimer au non de tous des créateurs et gestionnaires de sites notre reconnaissance et notre affection, et aussi pour tous les mots d’encouragements et les petits ou gros soutiens que nous avons reçu au quotidien pendant toutes ces belles années… Années qui en appellent encore plein d’autres ! Bravo à tous et merci, sincèrement, de continuer à faire vivre et ce développer ce beau projet.
Paul
AR ENTRE LE MOURTIS ET ARBAS (28/05/95) = La variante « Crochet »
Situation générale: Flux de sud-ouest modéré, 15 à 20 km/h à 3000 mètres, remontant le long d’une dorsale anticyclonique; Plafond: 3000 mètres
Cartes: Pyrénées N°5 au 1/50000 , LUCHON / SUD-COMMINGES
Après une quarantaine de minutes de montée à pied, au départ de l’Ecole de Ski de la station du MOURTIS, mon arrivée sur la crête du Tuc de Pan confirme la présence d’un vent de sud plus musclé que prévu: un petit lenticulaire domine les sommets luchonnais. Néanmoins, quelques cumulus ne tardent pas à apparaître au dessus de moi avant de se désagréger sous l’effet du vent, au bout de quelques minutes.
La convection domine peu à peu dans les versants sud du massif d’Escalas. La brise de pente est hachée par les rentrées de sud et le passage des premiers thermiques: des diables de poussière balayent le décollage.
Je crains, comme il se doit, l’effet de foehn et vais consacrer plus de demi-heure et l’intégralité de mon casse-croûte à observer l’irrégularité de la brise de pente: l’influence de sud ne fait aucun doute.
En effet, passé midi et demi, l’ensemble du massif, qui comprend le Tuc de Pan, les sommet d’Escalas et le Tuc de l’Etang, se trouve habituellement sous l’influence nord, ou nord-est, de la plaine: les brises dominantes se renforcent en fond de vallée et l’advection de l’air de plaine progresse vers la chaîne en coiffant les reliefs dominant le piémont, du Pic du Gar au Cagire, surgissant tout d’abord par le col de Caube, avant de chevaucher les crêtes du Pas de l’Ane pour enfin submerger les crêtes d’Escalette.
Mais, aujourd’hui, deux autres indices vont néanmoins m’inciter à décoller. Le premier est constitué par les fumées abondantes émises par l’usine Péchiney situé à l’entrée de la vallée de Luchon: couchées sur les villes de Cierp et de Marignac, elles traduisent la présence, normale à cette heure de la journée, d’une brise de vallée forte et régulière sous la couche d’inversion. Le second est la présence, maintenant persistante, de cumulus vers trois mille mètres: la convection est dominante et devrait me permettre d’assurer un bon plafond avant d’envisager de survoler les zones situées sous le vent et de descendre vers le piémont.
Je me prépare donc à affronter de gros cisaillements. Check list mentale : je vérifie la position de l’aiguille de verrouillage du conteneur parachute et l’état de la boucle qu’elle retient. J’assure la fermeture de mes cuissardes et la symétrie de mes réglages de sellette, la fixation de mes instruments, de ma radio et de ma gourde d’un demi litre. Ne pensant pas faire face longtemps au vent de sud, je me prépare à un vol court et agité.
Je contrôle posément ma voile en lui faisant lécher le sol face à moi, pour mieux en inspecter le suspentage et contrôler la vitesse du vent que j’ai jugé fréquentable. Lorsqu’une accalmie survient, je gonfle rapidement et décolle sans tarder. Je crains en effet l’arrivée inopinée d’un « dust » et le risque d’une grosse fermeture près du sol. J’y préfère, au pire, un petit point bas pendant lequel je m’échaufferai avant d’attaquer à loisir le prochain cycle thermique, dégagé du relief, ou, au mieux, un engagement après quelques secondes de répit utiles pour assurer la stabilité de l’équipage à une vitesse de vol élevée, vitesse indispensable à l’exécution de manoeuvres rapides et précises près du sol.
Le premier round avec le thermique dominant le village d’Argut-Dessus me cueille un peu à froid, mais je persiste sans jugement hâtif car je m’élève rapidement au-dessus du relief. Après une fermeture sèche, j’assure le premier gain en inclinant plus que de raison pour accroître ma vitesse et raidir mon aile en augmentant sa charge dynamique. Bien calé dans le premier gros thermique de la journée, je vérifie la présence amicale de la poignée de mon secours: elle est toujours bien arrimée à un velcro en bon état, bien dégagée de ma sellette car raidie par un morceau de gaine électrique flexible et quelques tours de ruban adhésif plastique rouge!
En observant le sol et la source probable de cette ascendance, une clairière en forme de cuvette en lisière de forêt, je constate que ma dérive est plus faible que prévu: le vent météo est bien présent mais sa dérive est atténuée par ma vitesse de montée qui redresse l’ascendance. Je veille particulièrement à ne pas me laisser dériver sous le thermique et utilise l’accélérateur pour me replacer au vent et manoeuvrer plus vivement.
Après cette première demi heure de vol, je bouchonne à proximité du nuage surplombant les versants sud de la station du Mourtis. Les cisaillements de passage sont vigoureux et difficiles à amortir: entre chaque colonne thermique, l’aile perd des appuis aérodynamiques, déventée par les ascendances plus au vent. Je pressens que je vais être bloqué à la sortie du système thermique qui domine le massif d’Escalas.
Afin de vérifier cette prédiction et de mieux apprécier ce vent météo, j’entame la traversée de la vallée en direction de la crête frontière de Sacaube, mon cheminement le plus familier en direction du Luchonnais. Après les derniers thermiques issus de la Rouère de Fos, mes points de repère habituels remontent rapidement vers moi car je dégringole à guère plus de trois de finesse face à plus de 20 km/h de sud et survole le village à guère plus de 2000 mètres: demi-tour!
le retour vent de dos me ramène rapidement vers le col d’Espone au dessus duquel je trouve un thermique puissant que je suivrai jusqu’au plafond.
En obliquant vers le Tuc de l’Etang, je contourne les turbulences des thermiques de Pan avant de me laisser dériver en direction du Cagire au gré des ascendances rencontrées. Parvenu à 2800 mètres d’altitude au dessus de la cabane de Larreix, sur le versant est d’Escalette, je pars en transition vers Paloumère pour réitérer la liaison avec Arbas, réalisée il y a bientôt quatre ans.
Mais à mesure que je perds de l’altitude et me rapproche des forêts dominant le col de Portet d’Aspet, je suis sensiblement contré par une influence sud-est. Je décide de couper au plus court en direction du sommet de Cornudère, avec comme axe de dégagement le hameau d’Escarchein où j’ai déjà vaché lors d’une de mes premières tentatives de cheminement par le col du Piéjau. La progression est difficile: j’alterne bouts droits à plus de 40 km/h sur les versants sud, et ovalisations dans les plus forts des thermiques rencontrés, mais néanmoins très couchés, dérivant en direction de Paloumère jusqu’à l’aplomb des versants nord. Je vole aux limites de stabilité de l’équipage et ne vais pas tarder à être sanctionné: je parviens à peine à contrôler une puissante abattée, heureusement tempérée par une belle fermeture frontale, qui me fais perdre une cinquantaine de mètres durement gagnés. Accélérateur toujours enfoncé, c’est avec inquiétude que je dépasse Cornudère avant d’entamer ma descente en crabe vers Arbas: je me prépare à de forts cisaillements entre la rentrée de sud et le passage de l’inversion.
Ils seront heureusement plus faibles que ceux déjà rencontrés et je survole maintenant plus détendu le Montagnat dominant Arbas. A l’approche du repas, l’activité des locaux s’est arrêtée et je ne dispose d’aucun indice m’incitant à poursuivre. J’entame donc une série de manoeuvres pour me rapprocher de l’atterrissage officiel que je survole à moins de deux cent mètres en dérivant vers le Mail de Bourusse. Le paysage oscille doucement; je me maintiens face au vent, bercé par la convection. De temps en temps, le passage discret d’un thermique agite un peu ma voile. Le temps semble s’arrêter lorsqu’elle abat souplement avant de reprendre de la vitesse: une ascendance plus consistante dévente la pente en s’épanouissant devant moi.
J’enfonce l’accélérateur, progressant dans une descendance qui m’encourage à poursuivre. La voile ressource et j’accentue un instant ma pression sur le barreau pour rétablir mon assiette et maintenir ma vitesse. Avant que le vario ne confirme le léger coup de pied aux fesses que je viens de ressentir, j’incline vivement. Par jeu, et pour évaluer les qualités de vol de ma récente acquisition en petites conditions, je m’accroche bec et ongles à l’ascendance, m’efforçant de corriger les écarts de la voile avec des gestes doux, me laissant dériver à chaque fléchissement du vario, noyautant en accélérant face à la brise au passage d’une bulle plus consistante. La remontée est interminable: à peine plus d’un demi mètre par seconde, intégré sur 15 secondes.
Lorsque je dépasse le niveau du décollage du Planot, je n’ose toujours pas changer de sens de rotation, par crainte que ce thermique ne m’échappe. Toujours en appui sur la même main qui commence à s’engourdir, et évoluant sur un plan de montée guère supérieur à ma finesse, je persiste, songeant à maintenant à raccourcir ma récupération en descendant vers un atterrissage connu à sortie ouest du village de Milhas. Une dizaine d’hirondelles m’entraînent en virevoltant au delà au delà du Col de Hougas. Quelques thermiques hachés rencontrés dans le vallon nord ouest de Paloumère me permettent de m’avancer plus sereinement en direction du pylone du relais du Picon. Lorsqu’ils s’évanouissent, je plonge rapidement sur le Bois de la Côte, dominant Juzet d’Izaut.
Un thermique doux, glissant quelques dizaines de mètres au-dessus des arbres me laisse entrevoir la possibilité de rejoindre le sommet du Cagire. Il me dépose au pied de son arête nord-ouest et j’y entame une montée laborieuse, m’efforçant de composer au mieux entre la brise de pente et les thermiques de passage, croisant plus en avant du relief, toujours annoncés par l’affaiblissement de l’ascendance de pente. Moins de cent cinquante mètres sous la croix coiffant le sommet, l’air devient plus turbulent et je songe un instant à m’engager sur le versant est pour bénéficier d’une brise de pente dopée par la rentrée de sud-est constatée il a un peu plus d’une heure sur le Portet d’Aspet. Je commence en effet à projeter un retour sur Pan, malgré le vent météo contraire, car en ces lieux je suis à deux pas de mon jardin et dispose de quelques jokers, tant en vaches de poche qu’en thermiques de chapeau! Mais je crains aussi que cette même influence n’avorte l’activité thermique dans les combes est du massif d’Escalette, m’interdisant le gain préalable au franchissement du Col de Menté en montgolfière. Je parie sur la force du microclimat que génère les falaises du versant ouest des crêtes de Pique-Poque, au-dessus de l’ancien décollage delta du massif du Cagire, dont l’accès est interdit depuis une dizaine d’années.
Après avoir traversé le versant nord, je débouche effectivement dans une pelouse surchauffée, abritée des brises et du vent météo: je suis immédiatement happé par un violent plus sept qui nécessite une utilisation intensive de l’accélérateur pour contrer d’impressionnants cabrés face à la plaine: je grimpe rapidement dans une ascendance confluant avec les brises de pente issues des versants sud-est du Pas de l’Ane. Elle devient plus homogène et, parvenu à deux mille quatre, une cinquantaine de mètres sous la base du nuage, je peux maintenant observer le plafond dominant le Tuc de Pan: il a perdu plus de cinq cent mètres mais déborde de santé, mettant une bonne partie du Mourtis à l’ombre!
Je doute lorsque je dépasse Escalette en entamant ma dégringolade en direction de la Forêt de la Seube.
Je cherche à me rassurer: le bon point est que l’instabilité de la masse d’air atténue l’influence du vent météo, mais son revers est le rodéo à venir si je persiste, annoncé à grands renforts de turbulences, de plus en plus sèches. Ayant dépassé l’axe du Col de Menté au niveau du bas des remontées mécaniques, je maintiens mon altitude difficilement, résolu à dégager immédiatement vers Boutx en cas de problème, mais pas totalement convaincu de pouvoir y parvenir: si ce problème est une grosse fermeture, il ne me restera alors que quelques clairières à champignons entourées de beaux hêtres(?…non,..je ne l’ai pas dit !…).
Moyennant à zéro, entre la brise montant de Boutx, les brises descendant du col, l’échange entre la plaine et la montagne coiffant Escalette, l’influence, toujours probable, d’un météo pouvant bousculer la couche d’inversion, et l’instabilité de la masse d’air, je zigzague en cahotant entre la route du col et les près du Boutas. Je survole des clairières abritées qui ont été bien ensoleillées durant la matinée: je perçois par moment la chaleur des bulles qui les coiffent, entre deux remontée d’adrénaline accompagnées de mes bouts d’aile. Une vague confluence, très turbulente, me permet de me laisser dériver vers les sources de Pan, en versant nord, où une mine, s’est à peu près l’impression ressentie, m’explose à la figure: sortie par le haut OBLIGATOIRE! Je pars en vrac en direction du ciel malgré une mise en virage digne d’un manège de foire. Au premier ralentissement de la fusée, et sans attendre l’allumage d’un second étage, je m’éjecte vers 2200 mètres et plonge immédiatement, aux oreilles et accéléré, vers la plaine de Fos.
Arrivé à la verticale du lit de la Garonne avec encore mille quatre cents mètres de trop, mètres, je vais m’employer à les consommer par de longues séries de vrilles exécutés avec application jusqu’à l’approche du sol, avant d’atterrir dans la brise de vallée.
Lorsque mes pieds retrouvent la terre, les nuages surplombant les crêtes du Burat et du Baccanère bourgeonnent généreusement et formeront congestus en soirée.
Bilan:
Je garde aujourd’hui de ce vol modeste en performance, trois heures pour moins de quarante kilomètres, le souvenir d’une aventure intense, alternant passages lents, réclamant patience, douceur et persévérance, avec des phénomènes aérologiques violents nécessitant, pour ma part, un gros engagement, tant psychique que physique, mais librement consenti, sans autre contrainte que l’enjeu que je voulais bien y mettre. Mais plus que cela, c’est la complexité des masses d’air rencontrées à la frontière des influences de la plaine et de la montagne qui m’aura marqué: j’y ai discerné au moins cinq situations aérologiques différentes qui n’ont sans doute jamais cessé d’évoluer sous l’action du vent météo dominant en sud-ouest, d’un retour probable de sud-est sensible sous 2200 mètres, de brises aux orientations variées et d’une forte instabilité de la masse d’air.
Ces changements ont stimulé ma réflexion durant tout le vol. Ils m’ont invité sans cesse à réviser mes interprétations et mes projections: en m’efforçant de toujours superposer mentalement à ma vision des reliefs des schémas virtuels représentant l’aérologie des zones vers lesquelles je me dirigeais, je me suis toujours donné une chance de pouvoir anticiper les difficultés à venir, à la manière d’un pilote d’avion de combat utilisant une visualisation tête haute de sa route, de ses objectifs et des menaces en projection lumineuse sur la face interne de son cockpit.
La recherche permanente de solutions, étayée par la corrélation fréquente de mes analyses avec mes sensations et l’observation d’indices tels que formes des nuages et vols d’oiseaux, m’ont permis d’y adapter mon plan de vol, m’encourageant à persévérer et à m’engager dans une aérologie complexe et violente, particulièrement en fin de parcours.
Son déroulement traduit la vision partielle que j’avais des situations rencontrées, et la façon dont je pensais pouvoir les exploiter pour cheminer sur des axes connus, avec un matériel adapté et éprouvé, tout en m’efforçant de rester lucide sur mes capacités.
Je suis néanmoins certain que la meilleure décision de la journée fut celle d’abréger la fin de ce vol avant que les éléments déchaînés de me guérissent définitivement d’un comportement aussi présomptueux!
QUADRILATERE PAN-SOMMET DE L’AIGLE-VAL d’AUBE-LA LAQUE ET RETOUR (24/08/97)
Cheminement : Décollage sud est du Tuc de l’Etang sur la commune de Boutx, Arêtes de Sacaube, Bacanère, Saint-Paul-d’Oueil, Sommet de l’Aigle, col de Peyresourde, Val d’Aube, Montségu, Val d’Esquierry, Coume Nère, Céciré, Luchon, Sommet de La Laque, Montmajou, Bacanère, atterrissage à Argut-Dessus.
Un diable de poussière progresse bruyamment en bousculant les herbes sur son passage. Quelques dizaines de mètres au dessus d’une crête aride du Mourtis, l’alouette chante sa fureur de vivre en grimpant à toutes ailes, comme suspendue à un rayon de soleil.
De petits bolides noirs passent en sifflant à quelques centimètres de ce qui n’est encore qu’un tas de tissu de couleur vive étalé sur le sol. Leurs trajectoires fulgurantes dévient à peine pour m’éviter. Les hirondelles sont les fourmis de l’air. Travailleuses infatigables pour nourrir leur famille, elles sillonnent sans relâche les courants d’air les plus puissants. Elles y font moisson d’insectes choqués, emportés loin des sous-bois.
En quelques pas, l’aile prend forme. Après un bref contrôle et quelques foulées énergiques, c’est le sifflement familier de l’air dans les suspentes, le sol qui s’éloigne et la magie renouvelée, comme à chaque décollage. Mais il faut tout de suite échapper au rêve pour trouver au plus vite un courant d’air ascendant et reprendre de l’altitude. Sinon, il me faudra improviser un atterrissage au fond de ce vallon ensoleillé, avec la perspective d’une remontée harassante avec plus de vingt kilos de matériel sur le dos.
Une ombre défile rapidement, en transparence à travers les minces épaisseurs de nylon tendues sur le ciel. Elle est là à chaque vol, immanquablement. Elle est la concierge des lieux. Toujours à l’affût des intrus, la buse veille en bas de l’ascenseur, en lisière de forêt. Gare à vous si vous n’êtes pas invité : avec des cris perçants, et forces charges d’intimidation si nécessaire, elle vous raccompagnera jusqu’à la porte de son domaine. Un large détour s’impose alors pour chercher l’escalier de service!
Au moment où je m’engage sur un petit éperon rocheux, l’horizon bascule lentement : une ascendance thermique. J’incline l’aile immédiatement et m’élève en spiralant dans un chapelet invisible de bulles d’air surchauffées. C’est le premier gain d’une journée qui s’annonce prometteuse. Le vent météo est faible de secteur sud-ouest avant l’arrivée d’une perturbation. De petits cumulus lumineux apparaissent sur les crêtes, à intervalles réguliers.
Le milan, opportuniste et curieux, s’immisce un court instant dans les débats, à la manière d’un Monsieur Loyal. Sûr de son allure, évoluant souvent en couple, il semble parader avant de dépasser la petite société pour monter à l’étage supérieur, repris par ses préoccupations du jour.
A l’opposé, le faucon, chasseur vif et discret, surgira quelques secondes pour disparaître aussitôt sur la végétation.
Avec la fin de l’été, les bondrées apivores ont entamé leur migration vers le sud de l’Espagne et l’Afrique. Souvent confondues avec des buses variables, elles se sont spécialisées dans les couvains d’insectes qu’elles recherchent au sol, arpentant les champs en grattant comme le feraient des poules dans une cour de ferme. Un petit groupe rapide d’une vingtaine d’oiseaux, constitué au fil des rencontres, défile devant moi. Elles ressemblent à un peloton cycliste, progressant à vive allure sur le flanc des Pyrénées. Si quelques individus semblent parfois s’échapper quelques instants, ils sont rapidement rejoints par les grosses « pointures » de l’équipe, ramenant dans leur sillage le reste du peloton avec de puissants battements d’ailes. En quelques minutes, elles sont déjà à des kilomètres de là où nous nous sommes croisés : l’étape s’annonce longue.
Plafond à 2000 mètres seulement au dessus de la Rouère de Fos avant le départ en transition vers les crêtes de Sacauble
Thermodynalique au dessus de Bausens avant qu’un faible thermique ne me dérive vers la Hage pour une arrivée à moins de 50 m au dessus du Baccanère
Au plus haut du ciel de ce jour, loin des concierges et des contraintes de voisinages, nous retrouverons les vautours. Cheminant le plus souvent en famille, suivant des itinéraires ancestraux, il sont les compagnons fidèles et placides des grandes virées solitaires. Ce vagabond des cimes pyrénéennes, voyageant toujours à l’économie, ne rechigne jamais à faire quelques kilomètres avec d’autres grands oiseaux pacifiques, fussent-ils multicolores, histoire de partager quelques ascendances faciles. Après quelques minutes et quelques regards curieux, il reprendra sa route, et la vitesse de croisière nécessaire à sa survie. Car c’est au kilomètre parcouru que cet éboueur philosophe est payé en nature par quelque carcasse qu’on aura bien voulu lui laisser.
Passage à l’ouest sur Montmajou et radada sur les premiers thermiques naissant sur les cabanes d’Artigue qui me dérivent vers le col et le second thermique consistant de la journée : 2600
Transition vers Saccourvielle et nouveau bon thermique jusqu’au bord d’attaque du nuage : 2800
Coume de Herrère à 2600, l’Homme de Pierre sans un virage jusqu’à 2800
Au sommet de l’aigle, cela monte fort et le point de virage est contourné aux oreilles et accéléré à 2900 (plafond bien au delà des 3000)
Cap de la Pene de Soulit 2100 puis un peu de soaring dans la brise du versant nord du Cap des Pales en attendant l’arrivée des premiers gros départs thermiques qui nous ménent à 2600 pour un départ rapide vers le Val d’Esquierry
Coume Nere 3250 dans le bleu, puis la longue glissade vers la Laque (2600) en sautant par dessus le Céciré
Poujastou 2500, Monmajou 2400 mais en yoyo, laborieux et contré (la galére… si près du but)
Trois heures après le décollage, et cinquante kilomètres plus loin, nos complices sont toujours dans le ciel. Les ombres s’allongeant et les ascendances thermiques se faisant plus faibles, l’oisillon que je suis s’inquiète alors de ne pouvoir franchir la crête qui lui barre le chemin du retour au bercail. Mais, balisant avec nonchalance l’ascenseur salvateur, ils me permettront de franchir ce dernier obstacle.
Grâce à eux, je reviens ce soir à mon point de départ, achevant un circuit d’une soixantaine de kilomètres, parcouru en un peu moins de quatre heures, après un décollage à 13 heures. Ce dimanche 24 août 1997, mon aile mauve et moi avons pris le temps de vivre et survolé, à plus de trois mille mètres d’altitude, les quatre stations de ski de la Haute-Garonne, Bourg-d’Oueil, Peyragudes, Super-Bagnères, en un seul vol, au départ de Boutx-Le-Mourtis.
Il y a des millions d’années, une nature sauvage a lancé dans le ciel des reptiles maladroits, pour modeler lentement des êtres parfaits, beaux et efficaces, chacun dans leur registre. Voler aujourd’hui parmi eux, c’est côtoyer la création en marche, s’immerger dans les mystères de l’évolution qui a conduit à tant d’harmonie à partir du cahot, faire l’expérience d’une plénitude qui colle au coeur longtemps après que les pieds aient rejoint le sol : invité du ciel.
, ce dimanche au départ du canton de Saint-Béat.
Matériel :
Voile proto APCO Zen II 30 Proto PP
« CONTE DE PAN = L’HIVER »
A un jet de pierre de la frontière sauvage, le ton est donné lorsqu’apparait le premier panneau : on est prié de ne pas déranger les ours…
Remarquez bien que les sangliers sont plus nombreux. Mais ne sont pas les plus bavards, ou ceux dont on parle.
Amis parapentistes, vous voilà donc prévenus : ici, il faudra vous vacher discret, respectueux et… pas trop loin de la civilisation !
Lorsque vous vous enfoncerez dans l’ombre de la forêt, écoutez le silence des sapins, à peine troublé par le crissement de vos raquettes sur la glace.
Et ouvrez bien les yeux quand le claquement sec d’une branche gelée révèlera un cerf ou une biche : sitôt évanouis, vous croirez les avoir rêvés.
>Comme des ombres en mouvement.
Puis une clairière baignée d’une transparence bleutée sera traversée par un rayon de lumière fulgurant, comme libéré par la sourde cataracte de neige lourde qui viendra de s’arracher d’une branche surchargée.
Mais alors que vous progresserez encore doucement dans les profondeurs de cette plénitude, un renard pressé s’arrachera déjà de la crête, prenant son envol sur le premier souffle d’air glacé : première respiration d’une ascendance thermique encore engourdie.
Ecoutez alors le chant du vent : il ne tardera pas à vous annoncer son passage dans des panoramas qu’il aura choisis librement, à l’inspiration de la lumière de la journée, avant de se laisser glisser vers la plaine et de japper en claironnant : « au but ! ».
La fièvre se sera alors emparé du décollage, jusqu’à sembler faire fondre la neige.
Car dans ce petit monde, les lièvres sont de vrais « chasseurs », qui marchent à la viande et aux conditions saignantes. Et gare à celui qui ne sera pas rentré à ce but, car c’est lui qui devra payer l’abreuvoir.
Alors, au premier signal de la flamme, ils se seront élancés, ventre à terre, à la chasse au renard !
Les crêtes auront retrouvé leur silence, à peine troublé par le chuintement du vent, lorsque les premières tortues arriveront.
Peut-être ne les verrez-vous même pas.
Alors je vous en dis un mot.
Ce sont des tortues de plaine, mais qui ont curieusement un pied en montagne.
On les reconnaît aux lourdes carapaces bariolées quelles portent sur leur dos ; elles ne les aident pas à progresser dans la neige, avec leurs pattes bien mal chaussées, et l’hiver est encore là pour leur faire payer « cash » leur défaut d’adaptation au climat ambiant et leurs muscles encore engourdis par le froid. Mais elles seront de retour l’hiver prochain, et le suivant, comme tous les hivers depuis pas mal d’années : nous sommes inscrits sur leur migration annuelle.
Pourtant la dénivelée n’est pas si importante : trois cent mètres tout au plus.
Alors, une fois arrivé au sommet, on prendra le temps d’apprécier simplement un instant d’équilibre, en partageant calmement un morceau.
Puis on s’équipera sans hâte face à un panorama étincelant et on laissera opérer la magie, le souffle un peu court. Un peu d’émotion, peut-être.
L’ours ne passera au décollage que bien plus tard ; sa nature est méfiante et il n’aime pas le bruit qui trouble son hibernation.
Après avoir humé l’air du soir, il replongera dans le versant nord, faute de brise sud, évanouie, avant de se laisser glisser en silence en direction du fond de vallée.
Papillon lumineux réchauffé par les derniers rayons du soleil, il disparaît soudain de la clarté du monde.
Alors invisible et serein, son esprit dessinera encore, pour lui seul, quelques orbes au dessus du village des hommes où, une à une, les lumières s’allument avec la pénombre du soir.
Juste et préservé des choses qui n’ont pas d’âme.
Le vrai recit du vol au dessus du Pic du Midi, que Parapentemag avait un peu sabote.
Survol du Pic du Midi de Bigorre (2876m).
Jeudi 9 Octobre :
Le beau temps est annoncé pour vendredi. Freddy Serge et moi prenons contact pour faire un vol montagne. C’est la plus belle saison pour cette activité. Emilie ma femme portera Louis notre fils de 19 mois et redescendra a pieds. Serge qui habite la région Paloise nous propose de décoller du refuge de Packe, dans la vallée de la Glère au dessus de Barèges-la Mongie. Très bien !! ca nous changera d’air, nous qui avons du mal à s’extirper de notre belle vallée de Luchon.
Le rendez vous est pris, nous sommes comme convenu, toute l’équipe a 10h au Parking de Super Barège. On s’entasse dans le 4×4 pour prendre un chemin qui nous mènera à 1600m, altitude du parking. Pendant que nous chargeons la voiture le téléphone de Freddy sonne. C’est Raymond et l’équipe de St Beat, ils vont à Castejon !! Je regarde Serge !! Puis Freddy qui dit « ca va être bon à Castejon». Nous ne pouvions plus faire demi-tour, l’heure été trop avancée, et nous avions le matos pour faire un vol montagne, donc ca sera aujourd’hui marche et vol. Une fois le parking atteint nous mettons les ailes sur nos épaules et Louis sur le dos d’Emilie, et nous voila parti pour une heure de marche jusqu’à l’imposant refuge de la Glère à 2150m, ou nous mangerons. Le soleil étincelait sur les lacs et la neige autour de nous pendant que nous reprenions des forces aux cotes d’autres randonneurs venus profiter de la journée. C’est en découvrant a l’aide de la carte les noms des Pics et Lacs qui nous entouraient que nous apercevons deux morceaux de pelouses plein ouest sur le Pic que j’avais dans le dos : L’Astazou (2622m) !!! Qui a prêté son nom à une aile il y a bien longtemps (Gypa-aile). Nous décidons donc après avoir étudié le déco et le chemin d’accès à la jumelle de changer d’itinéraire, car celui prévu initialement paraissait très juste au niveau finesse. Après un bon casse-croute nous voila reparti en direction du sommet en ce qui nous concerne, pendant qu’Emilie avec Louis sur le dos et Voyou notre chien regagnaient la voiture. S’en suit une montée dans un couloir abrupt jusqu’au déco situé une cinquantaine de mètres sous le sommet. Nous larguons les ailes au passage puis sautons de bloc en bloc jusqu’au cairn marquant le sommet pour immortaliser l’instant. Puis redescente au déco et préparation du matos. La brise est un peu travers et le cum forme au dessus de la tête, on garde bon espoir de « thermiquer » un peu. D’ autant plus que j’avais regardé la veille la prévision d’emagramme qui montrait un gradient de températures acceptable au dessus de 1400m, altitude de la première inversion.
Ca y est Freddy est le premier en l’air, il n’a pas le temps de passer sous le déco, ça monte !!!, ce qui lui permet de faire deux belles photos de nos deux ailes étalées au sommet. Nous voila maintenant tous les trois en l’air, ca bipe !!!! J’ai le vario qui m’indique du +3m/s constant jusqu’au nuage, 3260m. C’est superbe, une vue imprenable sur le Neouvielle les lacs Aubert et Aumar, on prend des photos et faisons des films. A ce moment là je pense déjà au Pic du Midi. Je crie a Freddy « on va au Pic » il me répond aussitôt par un « je veux, oui » qui en dit long sur ses intentions. Nous sommes maintenant en transition dans de « l’huile », on passe vertical parking ou on peut deviner la voiture avec le reste de la troupe qui nous attend déjà. Un grand merci aux accompagnateurs non volants et en particulier à Emilie qui nous évitent très souvent des « rots » interminables. Le Col du Tourmalet est à notre droite et le Pic du Midi dans le viseur. On arrive assez haut (2300m), « ça vole cette Huapi montagne !!! » sur une pelouse généreuse qui nous offre un dynamique puis un thermique jusqu’à 3000m de nouveau pour ma part, tant dis que Freddy certainement plus pressé, se « jette » vers le Pic. Moment magique !!! J’ai le Pic devant, sous les pieds, je refais un film !! Freddy arrive en rase motte et remonte en soaring jusqu’aux terrasses ou les gens commencent à sortir des bâtiments pour nous voir évoluer au dessus de leurs têtes, en aller retour a quelques dizaines de mètres d’altitude. On essaie de cadrer les photos avec le Pic en arrière plan, les spectateurs doivent entendre quelques « descends, attends, fais les oreilles….. ». J’imagine les commentaires « comment ils sont arrives là avec ces parachutes ? ». L’excitation avait eu raison du froid jusqu’à présent mais maintenant il est tant de rejoindre le plancher des vaches. Je prends quand même soin d’aller faire une boucle jusqu’à Barèges dans l’espoir de faire les 15 kms nécessaires a la déclaration CFD, pour laisser une trace de ce vol merveilleux. Je verrai plus tard que le vol fait 20 kms. Vent arrière, un virage et nous voila posés à quelques mètres de la voiture (1450m). Emilie est là avec Louis et Voyou qui sont tous deux excités de nous voir arriver par les airs.
Quel bonheur de pouvoir partager de tels moments ensemble. Finalement nous sommes seuls sous notre aile mais les sensations sont équivalentes à celles d’un sport collectif. Le sentiment d’avoir partagé quelque chose de fort, comme si nous venions de gagner un match de rugby décisif. Il fallait donc faire la troisième mi-temps. Sur le chemin du retour, au passage a Campan, Jérôme qui n’avait pu se joindre à nous pour cause professionnelle nous offre un « coup » au sympathique bar du coin, qu’à cela ne tienne, tournées de demi-pèche s’enchainèrent jusqu’à plus soif, avant de regagner nos vallées respectives.
C’est lors de journée comme celle-ci qu’on ne regrette pas d’avoir pris l’appareil photo, mais quelques images sont ancrées dans nos mémoires pour très longtemps………
dimanche 28 juin 2009 12h30 michel le faucheur de marguerittes du PUJO s envole et disparait derriere la crete de l escalette j attend qu il soit 3500 pour decoller 2 mn apres je le suis enfin j essaie car le bougre m enfume d une force depassant la gravite mais … on se retrouve a 3250 vertical l escalette juste avant j aie ete tester la masse d air du cagire sans trop de conviction donc feu vers le Gar en poussant sur le barot 1 er arrive et 2400 michel arrive fait le plein et file vers le hourmigue moi je profite du vol de 2 pernods peperes pour monter a 2800 et… Hourmigue via Salechan michel a de l avance mais me sert de repere j arrive sur la face nord mais on est en avance et michel se dirige vers sa maison pendant que moi j essaie de me tirer du cirque de cierp gaud escorte par des milans noirs trop contents de me voir m eloigner de chez eux ils m escorteront jusqu a gery fin du vol pour nous ça va bien car la fete de l ecole de fiona commence a14h 30 he oui on n etait monte que pour un plouf matinal ah j oubliais de remercier jerome qui n a pu suivre l aigle du pujo et qui nous a ramene
je vouz prix d hetre undulgeant envair mois pour lez fotes d ortaugrafe ayant tres o ressi de vol mersi d avensse a+
Epoustoufflant !
On rajoutera de soi-même : à consommer toujours avec modération
le 3 octobre 2009 avec michel l aigle du pujo ,jean louis de boutx et mathieu nous avons decolles du Hourmigue .apres avoir fait le tour de la face nord je file direction le rocher de rouziet pour esperer attraper un petard sur la face sud helas rien que du vomis alors direction le pujo qui est plus gentil avec moi et cap sur le rie lui aussi est gentil avec moi car escorte par le brame d un cerf j e passe un peu au dessus de ce mssif puis cap vers le mount et lui aussi est gentil .arrive au sommet j enroule un petit truc en decalant vers l arrete de lès ma derive me permet de basculer sur le versant sud de argut et apres une petite partie de yoyo j arrive a l aeroport international d argut encombre d ailes au sol alain toujours bien veillant facilite mon retour sur la planete (j espere voir les images qu il a prises )